Je sais, je sais! Vous pensez que je vais vous assommer avec mes grandes théories sur l'évolution des espèces et essayer de vous convaincre que les derniers 10 millions d'années n'ont pas permis à l'homme d'évoluer. Eh bien!, vous avez parfaitement raison. Je vais vous asséner mes concepts révolutionnaires et, comme le dit si bien un de mes copains dont je devine qu'il utilise du C4 en guise de gomme à mâcher et pour qui l'expression « faire consensus » signifie faire le vide à l'aide du Napalm, vous avez dorénavant tous droit à « MON » opinion.
Quoi, quoi!! J'entends quelques rigolos rouspéter. Pour ceux-là, n'oubliez pas que certains confrères jeepers se souviennent encore de la dissertation qu'ils ont écopée le mois dernier. Alors, je vous ai à l'œil mes gaillards, surtout Stef car il va nous dire « C'te théorie ne s'applique pas à moi, j'suis un Beeper ». Hé, Ho! Jeeper, Beeper, CCKWer c'est pour tous le même combat.
Afin d'établir une base de comparaison, nous allons prendre l'Homme de Néandertal, bonhomme super-sympathique avec lequel nous aurions eu plaisir à parcourir les plaines, en jeep évidemment, massue à la main.
À titre de rappel, ainsi que pour ceux qui auraient raté l'examen de sciences naturelles, l'Homme de Néandertal est apparu il y a 300 000 ans et occupait essentiellement l'Europe et le Proche-Orient. Morphologiquement près du jeeper moderne, il n'en diffère que par quelques caractéristiques physiques notamment au niveau de sa chevelure abondante. À son grand désarroi, le jeeper moderne semble souffrir d'un certain déficit capillaire conséquence de ses balades en jeep le pare-brise abaissé. Il sait toutefois se parer de cet handicap en portant un chapeau du type « Commando du désert » comme le portait le valeureux sergent Troy.
Avec ses 1,55 à 1,70 mètres, il était un peu plus petit que l'homme contemporain mais possédait la taille idéale des jeepers. Malgré ces dimensions, en longueur rappelons-le, dont jouissent la plupart de ces derniers, certains éprouvent tout de même quelques difficultés à prendre le volant. Mais là, c'est plutôt un problème lié à un certain alanguissement abdominal et rien ne prouve que notre ancêtre n'éprouvait pas les même difficultés, notamment lorsqu'il devait s'introduire dans l'abdomen d'un mammouth pour en extirper les organes internes.
Le Néandertalien possédait des os massifs qui lui donnaient une apparence trapue, le menton était encore robuste, les orbites saillantes, le front fuyant. De plus, trait morphologique partagé avec le jeeper, la capacité crânienne du Néandertalien était importante se situant entre 1500 et 1700 cm³. Cette dernière observation démontre bien la supériorité intellectuelle du jeeper sur ses contemporains pour qui la capacité crânienne se situerait plutôt entre 1350 et 1400 cm³. Alors, si on vous traite de grosse tête, dites-vous bien que c'est parfaitement vrai.
La forme anatomique, très spécialisée, du Néandertalien est très identique à celle du jeeper et semble être issue du "métissage" de différents bipèdes du paléolithique. Tout comme son ancêtre, le jeeper est légèrement voûté ce qui lui permet de se déplacer tout en soulevant de lourdes charges tel un bloc moteur ou une boîte d'embrayage avec son boîtier de transfert. Cette particularité anatomique n'est toutefois pas sans lui donner une démarche qui rappelle celle du gorille ce qui démontre bien ses origines.
L'Homme de Néandertal vivait de chasse, de pêche et de cueillette auxquels il devait y consacrer la majorité de son temps. Le jeeper, quant à lui, semble avoir dédaigneusement abandonné ces activités de subsistance pour mieux se consacrer, dans l'ordre, à sa jeep, à ses copains, à sa conjointe et sa progéniture. L'essentiel de son alimentation demeure toutefois frustre et il semble affectionner la bière et la pizza, notamment lors d'un rituel hautement initiatique dédié au Dieu « Pizzaonthehood » au cours duquel il intègre les nouveaux disciples à la tribu. À l'instar de son ancêtre, son régime alimentaire n'est toutefois pas sans lui causer certains…… météorismes, si bien que les exhalaisons ambiantes qui se dégagent de ces rituels peuvent être aussi dévastatrices, en dose létale évidemment, pour les non-initiés que le gaz moutarde l'était pour les Poilus de la Grande Guerre. Par ailleurs, le Néandertalien s'abreuvait d'une boisson issue d'une décoction composée d'eau et de blé sauvage auquel il ajoutait son propre crachat en guise d'agent de fermentation. La bière d'aujourd'hui ne diffère guère de celle de l'époque à la différence que les postillons viennent généralement après la consommation du liquide et non avant.
N'imaginons pas le Néandertalien comme un être inconvenant, à demi-nu et au profil simiesque. La faible densité de population et l'isolement sur de très longues périodes impliquaient des capacités d'adaptation certaines. Il devait, pour rendre le quotidien moins monotone, s'adonner à des activités créatrices. À cet égard, il connaissait les colorants naturels, comme l'ocre, le kaolin ou le charbon de bois avec lesquels il s'en fabriquait des masques témoignant, peut-être par-là, d'une certaine préoccupation esthétique ou religieuse. La découverte de l'art pariétal au plus profond des grottes figure comme l'un des faits les plus marquants de ses activités et renforce l'aspect symbolique de la caverne primitive, lieu de rites initiatiques, réceptacle des énergies telluriques, temple souterrain où l'homme communiquait avec le surnaturel tout en coupant les communications avec la surnaturelle .
Le jeeper d'aujourd'hui a les mêmes préoccupations concernant le port du masque à la différence toutefois que ce dernier y voit un avantage nettement moins esthétique au profit de celui d'être pratique. Cette observation est tout particulièrement vraie lorsque le jeeper se sent seul, isolé et loin de ses congénères. Il s'adonne alors à différentes pratiques, au plus profond de son atelier, aux cours desquelles il s'intéresse à façonner la matière en harmonie avec les trois autres éléments fondamentaux de l'univers que sont l'air, le feu et évidemment la bière.
En groupe, certains jeepers hautement initiés ont recours au chamanisme dont nous retraçons l'origine de la pratique dans les kivas (Chambre souterraine où les indiens Apaches, Hopis et Zunis célébraient leurs rites secrets et pratiquaient la magie. Les femmes et les non-initiés ne pouvaient y pénétrer sous peine de mort) de quelques villages Pueblo du Nouveau Mexique.
Le calumet, par lequel se dégageaient des effluves aromatiques, faisait à cet égard l'objet d'un culte particulier dont un jeeper exégète et ami, bien connu du vieux continent, en a repris la pratique. Tout indique que l'utilisation qu'il en fait et, la fumée dont il s'embaume le visage, sont issues d'une très lointaine préoccupation métaphysique à l'effet d'être en contact permanent avec l'Au-delà tout en se protégeant accessoirement des coups de grisou émanant de ses congénères.
La connaissance des colorants naturels semble par ailleurs s'être atrophiée chez le jeeper puisque seule la couleur Olive Drab semble l'intéresser. Recul du cortex subfrontalier, régression de la conscience du Surmoi au profit de l'expression Surmajeep , je ne saurais le dire.
Toutefois, certaines observations m'ont permis de constater que cette couleur semble éveiller, chez un collègue jeeper du Nord-Est de Montréal, des pulsions licencieuses que seule une approche freudienne serait en mesure d'analyser.
Enfin, à l'instar de son ancêtre primitif, le jeeper a également tendance à rompre la communication avec la surnaturelle et à se détacher, symboliquement, du ziggourat familial et des prosélytes de la Déesse « Vesta ». La rupture des communications se manifeste plus particulièrement lorsqu'elles exigent la pratique d'ablutions profanatrices comme le ménage, la vaisselle, le récurage de la cuvette de toilette ou bien lorsqu'elles réclament des oripeaux fétichistes en guise d'offrandes, de préférence en soie et dentelles, provenant d'hostiles boutiques féminines spécialisées. « Pfou!, celle-là va me valoir un mois de nouilles à l'eau et le sofa du salon pour les prochaines nuits ».
En guise de conclusion, nous pourrions nous attarder à l'infini sur les similitudes que présente notre ancêtre par rapport au jeeper d'aujourd'hui. Toutefois, je laisse le soin à chacun d'entre nous d'élaborer ses petites théories sur le sujet et je vous promets d'être plus sérieux lors de mon prochain article.
Je profite de l'instant pour souhaiter à tous les jeepers d'Europe un très joyeux Noël et que la période des fêtes soit l'occasion de profiter de la bonne bouffe, de la bonne bière et du bon vin, du plein-air pour combattre le Winter Blues, et des ami(e)s pour déconner un peu et nous rappeler, qu'avec tout cela, la vie est belle.
Salutations du Canada